Les rayons UV-C (ultraviolets C) sont utilisés depuis bien longtemps dans le milieu professionnel, notamment le secteur hospitalier, pour désinfecter l’air et les surfaces. Mais leur usage par le grand public est plus récent. Les appareils domestiques utilisant des ultraviolets se sont notamment démocratisés à la faveur de la pandémie. De quoi s’agit-il ? À quoi servent-ils ? Et sous quelle forme peut-on les exploiter à la maison ?
Avec la crise sanitaire, les habitudes ont évolué : les Français sont devenus plus attentifs à l’hygiène de leur intérieur, d’autant qu’entre le télétravail généralisé et les sorties limitées, ils y passent plus de temps. Alors, les fabricants d’appareils pour la maison ont développé des équipements pour répondre à leurs attentes, notamment pour traquer les virus, les germes et les bactéries. Certains utilisent les UV-C (des rayons invisibles qui font partie du spectre lumineux). Comme la vapeur, cette méthode permet de désinfecter la maison et les objets sans produits chimiques… et même sans frotter. Les rayons UV-C endommagent en quelque sorte la structure moléculaire des virus et bactéries, les rendant ainsi inoffensifs et incapables de se multiplier.
Des boîtes et coffrets pour désinfecter les objets
L’une des applications grand public concerne la désinfection des objets du quotidien. Plusieurs marques proposent ainsi des boîtes ou coffrets dans lesquels on peut glisser tous les petits objets que l’on emporte à l’extérieur avec soi, que l’on manipule souvent ou ceux qui méritent d’être désinfectés. Cela va du smartphone au portefeuille, en passant par les stylos, lunettes, bijoux, trousseaux de clés, masques en tissu, doudous d’enfant et, pourquoi pas, les biberons. Tout dépend de la taille du coffret en question.
En l’occurrence, les plus petits sont un peu plus grands qu’un smartphone. Certains s’alimentent même en USB et sont clairement destinés à trôner sur un bureau ; c’est le cas de la miniboîte de désinfection de Philips. Certains fabricants de smartphones ou d’accessoires proposent aussi de tels appareils, à l’instar de Samsung (boîtier de stérilisation UV avec charge sans fil), Belkin (stérilisateur UV avec chargeur à induction intégré) ou encore Xiaomi.
Leur utilisation est on ne peut plus simple : on y enferme ses objets, on lance un cycle qui dure une dizaine de minutes et les objets ressortent désinfectés. Il existe différents formats, certaines marques ayant développé des modèles de plus grandes dimensions afin d’accueillir des objets plus variés. Exemple avec Philips, dont la boîte de désinfection cubique grand format mesure un peu plus de 28 cm de côté. Du fait de sa taille, on peut y faire tenir un portefeuille, un doudou, des biberons, une tétine… Elle dispose de plusieurs modes, notamment un mode séchage et désinfection en continu. De son côté, Beko a conçu son « centre de désinfection » dans le châssis d’un micro-ondes. Il dispose de quatre programmes durant de 20 à 40 minutes.
Le traitement de l’air et des surfaces
Philips, qui bénéficie d’une longue expertise à la fois dans le domaine de la lumière et dans le secteur médical, avait déjà adapté l’utilisation des UV au grand public (notamment pour stériliser les têtes de ses brosses à dents électriques). La marque a donc développé une gamme complète d’appareils domestiques dédiés, qui comprend aussi une lampe de désinfection.
Cette dernière se présente sous la forme d’une lanterne équipée d’un minuteur et de détecteurs de mouvement que l’on pose dans la pièce que l’on souhaite traiter (celle-ci doit être vide, sans animaux ni humains). En 15 à 45 minutes (selon la dimension et l’agencement de la pièce), elle désinfecte les surfaces et les objets.
Des UV-C dans les appareils électroménagers
Les consommateurs étant devenus plus exigeants quant à l’hygiène de leur maison, de leurs sols, de leur linge, de leur vaisselle, etc., les fabricants d’électroménager se sont intéressés de près aux UV-C. Par exemple, Beko a lancé une gamme de gros appareils électroménagers dédiés à la désinfection, baptisée HygieneShield, qui exploite notamment les UV-C. D’abord dans un sèche-linge, qui les utilise conjointement à la vapeur, mais aussi, plus surprenant, dans un réfrigérateur. Ce dernier dispose d’un compartiment qui diffuse des UV pour désinfecter les courses dans leur emballage (le cycle dure environ 40 minutes). Quand ce tiroir n’est pas utilisé à cet effet, on peut y stocker les aliments sensibles entre 0 et 3°C (poisson, viande).
On en trouve également sous l’aspirateur robot Amixys Amibot Pure Laser H2O, sous la forme d’une rangée de quatre LED UV-C. Enfin, Dyson exploite cette technologie dans son humidificateur et purificateur d’air Pure Humidify+Cool (la technologie est nommée Ultraviolet Cleanse). L’idée consiste à éliminer les bactéries présentes dans l’eau pour « humidifier de manière hygiénique ».
Alors, ça marche ?
L’efficacité des UV-C en matière de désinfection n’est plus à prouver. Toutefois, selon la manière dont la technologie est mise en œuvre, les fabricants ne promettent pas les mêmes résultats. Par exemple, pour l’aspirateur robot Amibot, le fabricant évoque l’élimination de 80 à 90 % des micro-organismes. Pour son boîtier de stérilisation UV, Samsung promet 99 % de bactéries éliminées. Et, pour son réfrigérateur, Beko parle de 99,9 % des bactéries et virus éliminés. Certains fabricants ont même fait certifier l’efficacité de leur appareil sur le Coronavirus. Vérifiez d’où sortent les chiffres mis en avant – ils émanent le plus souvent de laboratoires indépendants – et comment ont été effectués les tests.
Optez pour des produits « sécurisés »
Si l’utilisation des UV-C a tardé à se généraliser dans des appareils grand public, ça n’est pas lié à leur manque d’efficacité ni de praticité, mais plutôt à leur potentielle dangerosité, notamment pour la peau et les yeux. Sur certains sites Internet et marketplaces, on peut se procurer des appareils normalement destinés à une utilisation professionnelle. Ils doivent parfois être utilisés à l’aide de gants et de lunettes de protection. Pour la maison, il est largement préférable de se cantonner à des appareils développés pour le grand public, idéalement par des marques reconnues. Ceux-ci doivent également prévoir un certain nombre de sécurités. Par exemple, dans le cas des coffrets et boîtiers, un système qui stoppe la diffusion d’UV-C en cas d’ouverture. De même, les lampes de désinfection comme celle de Philips doivent renfermer des capteurs pour sécuriser la diffusion si un animal ou une personne entre dans la pièce. Quant à l’aspirateur robot Amibot Pure Laser H2O, la diffusion d’UV est instantanément arrêtée si l’appareil est soulevé du sol. Enfin, il n’existe pas encore de norme à proprement parler pour ce type d’appareils, mais un marquage CE est un minimum.
Avant d’investir, reste à se demander si ces habitudes d’hygiène perdureront dans nos foyers au-delà de la pandémie. Et si nous souhaiterons toujours désinfecter le moindre objet sorti de notre logement.